samedi 28 mars 2015

INTERVIEW - GILLES TANDY (OLIVENSTEINS / GLOIRES LOCALES / RYTHMEURS / SOLO - FRANCE (Rouen)

concert "la ferme éléctrique" en 2013
Salut Gilles, tu traines ta carcasse dans le punk et le rock'n'roll depuis quelques décennies, tu as joués dans les Olivensteins, les Gloires Locales, les Rythmeurs puis entamé une carrière solo, mais je ne retracerais pas mieux ton parcours que tu ne pourrais le faire toi même ! C'est ton frère qui écrivait tous les textes pour les Olivensteins ainsi que pour les Gloires Locales, comment cela se fait-il ?
Mon frère chantait comme une patate, j'écrivais avec les pieds (malheureusement ça n'a pas trop changé)... Ensuite la formule fonctionnant plutôt bien, on a continué...

"Vivement que je sois vieux". Pourquoi vous êtes vous reformés ? Vous avez reçu un bon accueil du public et des organisateurs ?
L'idée de la reformation ne m'était jamais venue à l'esprit; c'est Romain, le batteur des Olivensteins qui a relancé l'histoire. Un pote à lui qui s'occupait plus ou moins de l'organisation d'un festival à Tournan en Brie lui a proposé de nous faire jouer; Vincent Denis et moi étions d'abord hyper sceptiques. Vu qu'on se la jouait abonnés absent Romain nous a relancé; ce jour-là ça devait être un samedi, j'étais en train de mater un concours de saut à skis sur Eurosport (rassure toi c'est une discipline auquel je pige que dalle). J'ai pensé que passer quelques heures à faire du boucan dans un local de répète pourrait devenir une saine occupation pour meubler mes week-ends. Après on s'est vite pris au jeu. L'accueil à été excellent on ramène dans nos concerts un bataillon de retraités (ceux qui bossaient dans le public et qui ont pu bénéficier de conditions de départ particulières, mais ils sont de moins en moins nombreux) ou pré-retraités (ceux qui bossent toujours dans le privé et qui vont encore courir quelques années après leurs points), vu nos âges ça n'a rien d'étonnant, mais heureusement il y a aussi un public plus jeune qui découvre les Olivensteins et ça nous ravit ! Les gens ressortent souvent de nos concerts avec la banane, c'est l'essentiel et on n'en demande pas plus.

"Euthanasie papi, euthanasie mamie, non le calvaire n'est toujours pas finis". Qu'est-ce que ça te fait de voir le peu de chemin parcouru par la societé Française depuis les 70's ? 
J'ai plutôt l'impression que les choses ont empiré. A l'époque on pouvait faire nos conneries dans notre coin et ça ne dérangeait pas grand-monde même si de notre côté on était persuadé d'être dans la provoc. Aujourd'hui tout est devenu trop calibré, c'est hyper sérieux, coincé entre l'auto-censure et le narcissisme ambiant, je pense qu'on aurait pas notre place. Il faudrait s'expliquer, se justifier... Quelle horreur ! Mais c'est vrai l'avortement, l'euthanasie, le retour de la blouse à l'école, le retour sur les accords d'Evian sans oublier la peine de mort, c'est vraiment un grand pays !!! Seul point positif, le chauffeur du camion ne peut plus rentrer bourré après le concert, voilà une mesure qui va dans le bon sens.

Vous êtes aujourd'hui reconnus comme les précurseurs du punk Français avec Métal Urbain, pourtant, vous n'aurez sortit qu'un 45t et fait peu de concert. Comment expliques-tu le "mythe" qui a été construit autour des Olivensteins ?
Le fait d'avoir eu au moins deux bonnes chansons à beaucoup joué. Nombreux sont ceux qui ont découvert ces titres des années après la sortie mais il y a un côté intemporel qui fait que chacun a pu se les réapproprier. C'est vraiment de la chanson populaire.

Après le split des Oliveinsteins, tu as joués dans les Gloires Locale, le groupe aura duré longtemps ? Qu'en est-il pour les Rythmeurs ? C'est d'ailleurs avec ce groupe que tu sortiras ton premier 33t.
Les carrières de mes groupes ont toujours été météoriques. Les Gloires Locale ont duré à peu près un an, les Rythmeurs guère plus. C'est avec Gilles Tandy et les Rustics qu'on a crevé le plafond, plus de trois ans... Et c'est comme ça...

En 2011 Born Bad Records a sortit un 33t regroupant le 45t, des titres démos, lives et inédits des Olivensteins, pourquoi ne pas avoir inclus tous vos morceaux (Pétain, Darlan c'était l'bon temps, ils sont fort les travailleurs,...) ? Par manque de place ?
Il faut laisser les quelques érudits grincheux faire les malins. C'est drôle, alors que tous le monde était demandeur, on a attendu plus de trente ans pour ressortir les chansons du single, en plus on déterre d'autres titres enregistrés sur des cassettes pouraves et on nous bassine avec des morceaux qui ne sont pas sur la compil. Personnellement je trouve le fameux "Pétain, Darlan" assez ridicule (à part le refrain j'en conviens, les paroles des couplets et la musique sont quand même à chier), et "les travailleurs" font trop datés, or si l'album a plutôt valeur de document je n'avais pas envie d'assimiler ça à un truc du genre "Mes années punk"... D'autres titres sont d'ailleurs passés à la trappe à cause du son ou parce qu'il manquait un bout de la chanson sur la cassette.

Le punk à Rouen et plus généralement en France en 76 c'était qui, c'était où, c'était quoi ?
Au premier festival punk de Mont de Marsan en 1979 il y avait peut-être 10 Rouennais. J'habitais à Sète mais je passais régulièrement mes vacances dans la charmante capitale de Haute-Normandie. Après la réforme des territoires que va t'elle devenir ? Avant de tirer sa révèrence l'ancien président de région a fait construire un magnifique palais à plus de deux cent patates (le prix est à vérifier, mes chiffres sont contestables) peut-être verra t'on un jour sortir de terre le musée du punk en l'honneur de nos belles années passées là-bas. J'espère que le successeur trouvera la subvention...
 
Vous pensez enregistrez un autre album suite à votre reformation ou simplement continuer à jouer sur scène ?
On mets du neuf en chantier... Il serait temps. 
Un mot pour la fin ?
Rien n'est fini, tout recommence.



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